Lille : René Girard répond aux rumeurs de départ

C’était un après-midi de record au Domaine de Luchin. 1200 supporters se sont massés pour assister à l’antépénultième entraînement des Dogues, qui disputent ce samedi leur dernier match à domicile de la saison, face à l’OM. René Girard n’a pas assisté aux toutes dernières minutes de la séance, clôturée par un concours de coup franc remporté par Sébastien Corchia. Sous contrat jusqu’en juin 2016, il était déjà assis sur l’estrade pour répondre aux interrogations liées à son départ négocié et bientôt officialisé.

En maintenant, sans convaincre, qu’il n’avait pas encore pris de décision. «Je prépare l’OM, explique le Gardois. Après, si je peux vous faire fantasmer… Mon souci, c’est de bien finir le Championnat, pas ma petite personne. Le foot existera sans René Girard.» On demande alors au coach des Dogues s’il n’a pas envie de démentir l’annonce d’un accord amiable, qui confirme la fin de son bail dans le Nord. «Vous assumez ce que vous écrivez, rétorque-t-il. J’ai seulement dit avoir rencontré mon président il y a quinze jours. Nous discutons.»

Après la défaite à Toulouse (2-3), l’entraîneur avait été plus explicite devant une section de supporters lillois à qui il aurait confié ne pas vouloir rester dans un club qui ne l’aime pas. «Ce n’est pas vrai, coupe-t-il. Je n’ai pas dit ça !» Mais René Girard, 61 ans, se sent-il aimé dans le Nord, lui qui a été élu meilleur entraîneur de L1 par ses pairs au terme de la saison 2013-14 ? «Il y en a qui ont tapé fort à mon arrivée (des supporters), un noyau assez virulent, résume-t-il. Si on me reproche d’avoir défendu mes couleurs auparavant, on me le reprochera toute ma vie. Je suis tombé dans une ville de foot et j’y ai trouvé des gens reconnaissants, capables de prendre le recul nécessaire par rapport aux événements qui se passent. Aimé ou haï? J’ai pu voir qui m’aimait ou pas. On ne fait pas ce métier pour être aimé mais pour se donner à fond. On peut me reprocher d’avoir du caractère, de ne pas lâcher le morceau. Mais sur l’ensemble, cela s’est très bien passé. Depuis deux ans, je suis bien ici. Je me régale.»