Lens : la poisse continue

À la résignation prévisible et logique des joueurs lensois, dimanche face à Monaco (0-3), s’est ajoutée l’hécatombe athlétique. Antoine Kombouaré ne dispose plus que de quatorze joueurs de champ valides pour préparer le derby du Nord puisque les deux latéraux Ludovic Baal (cheville) et Patrick Fradj (clavicule) se sont blessés, jeudi à la Gaillette. Lalaina Nomenjanahary, forfait pour une dizaine de jours (mollet), Gbamin suspendu, c’est avec de multiples incertitudes et d’évidentes craintes d’implosion sportive que le RC Lens se rendra pour la première fois de son histoire dimanche au Stade Pierre-Mauroy (14h).

«On ne va pas se mentir, on n’est pas au mieux, admet l’entraîneur du RC Lens. On enchaîne les défaites. Forcément, la confiance se perd. Mon soucis est que les U19 jouent vendredi et que l’équipe réserve (CFA) évolue samedi dans un match important pour le maintien et qu’elle est déjà fortement handicapée. Mon rôle est de protéger les jeunes et de ne pas les faire monter s’ils ne sont pas prêts. J’espère que cette scoumoune va s’arrêter.»

Sans possibilité de faire tourner ou de compter sur la concurrence, Lens termine sa saison sur les rotules et la fatigue mentale. Comment dans ces conditions retrouver un peu de «joie et de fierté» à l’aube d’une dangereuse visite chez le voisin nordiste. «Quand les joueurs voient les blessures, ils prennent un coup sur la "cabeza" (tête, en espagnol), ajoute Kombouaré. Je suis inquiet. Notre travail est de rassembler les forces vives, d’offrir la meilleure résistance possible et d’essayer de ne pas perdre. Après, on sortira les couteaux si on en a.»

Sur le papier, la différence de niveau est importante. Et le RC Lens attend de manière imminente le verdict de sa relégation mathématique. «Si je me réfère au parcours des lillois, ils seront revanchards après leur défaite à Paris (1-6), poursuit Kombouaré. Motivés, ils vont vouloir se venger. René Girard a les moyens d’amener un feu d’artifice. Nous, on va faire avec les nôtres.»

Rydy Riou aimerait faire un derby «plein» pour «apaiser le cœur des supporters». «Il ne faut surtout pas prendre de correction, prévient-il. Ce serait un manque de respect par rapport aux attentes des supporters. On est au maximum de nos capacités. Tout arrive, mais pas forcément au bon moment. C’est dur, pas évident. On a connu les galères depuis le début de saison. Il y a peut-être une cassure mentale. Je vous avoue que dimanche, j’avais hâte que la saison se termine. Mais on a la chance d’évoluer encore quatre fois en L1, ce qui n’arrivera peut-être plus pour certains. On va éviter de passer pour des peintres.»