Intérims, plus ou moins réussis...

L'intérim parfait

Au moment de prendre les rênes du FC Lorient début décembre 2013, la situation de Sylvain Ripoll est claire: il s’agit d’un intérim au sens strict du terme puisque Christian Gourcuff doit s’absenter le temps d’une opération à la hanche et son retour est d’ores et déjà programmé. En son absence, le fidèle adjoint rend une copie parfaite: trois matches, deux victoires à l’extérieur (2-0 à Montpellier, 2-1 à Ajaccio), une à domicile (2-0 face au Stade Rennais). Gourcuff, en froid avec son président Loïc Féry, quitte le club en fin de saison dernière et Ripoll lui succède naturellement. Avec neuf défaites sur les quatorze premières journées, son bilan est loin d’être aussi flamboyant que ce qui reste comme une parenthèse enchantée.

L'intérim cauchemardesque

Lorsque Landry Chauvin est débarqué de son poste d’entraîneur du Stade Brestois, en avril 2013, c’est l’ancien international reconverti directeur sportif, Corentin Martins, qui s’y colle, alors que l’équipe reste sur trois revers d’affilée et pointe à la 18e place. Il reste huit matches pour se sauver... qui se solderont par autant de défaites! 20e place, relégation et limogeage à la clé pour celui qui a récemment été nommé sélectionneur de la Mauritanie.

L'intérim douloureux

En décembre 2013, Élie Baup est limogé après une série de six défaites et un nul toutes compétitions confondues pour l’OM (L1 et Ligue des champions). Le président Vincent Labrune demande à son directeur sportif, José Anigo, de prendre la suite dans l’attente d’un renfort de poids à l’intersaison. Ce dernier accepte alors qu’il traverse une période personnelle éprouvante (son fils Adrien a été tué par balles deux mois plus tôt à Marseille). Les résultats sportifs ne permettent pas à l’OM de décrocher une place européenne (6e) et Anigo, rejeté par une partie du Vélodrome, quitte en fin de saison ses postes d’entraîneur et de directeur sportif. Celui qui, joueur, fit partie des glorieux «Minots» des années 80 et qui, comme entraîneur, avait guidé l’OM jusqu’en finale de la Coupe de l’UEFA en 2004 s’exile au Maroc pour une mission de prospection et de recrutement en faveur du club phocéen.

L'intérim caché

Antoine Kombouaré devient l’entraîneur du Paris-SG à l’intersaison 2009 en provenance de Valenciennes, suite au non-renouvellement du contrat de Paul Le Guen. Il décroche une Coupe de France l’année suivante (victoire face à Monaco, 1-0 a.p.) avant d’être confirmé à son poste à l’été 2011 malgré l’arrivée des nouveaux propriétaires qataris, qui ne cachent pas leurs grandes ambitions. La question se pose alors: Kombouaré est-il maintenu le temps de boucler l’arrivée d’une pointure à son poste (une sorte d'intérim en guise de fin de CDI...) ? La réponse fuse en décembre de la même année: le Paris-SG est leader du championnat, juste devant Montpellier, lorsque le Kanak – qui avait récupéré un effectif très largement renouvelé en début de saison - est écarté afin de faire place nette à Carlo Ancelotti... qui ne parviendra pas à décrocher le titre en fin de saison.

L'intérim éclair

Pascal Baills est une figure du Montpellier Hérault. Recordman du nombre de matches joués sous les couleurs pailladines (429), il a ensuite été l’adjoint de plusieurs techniciens (Mézy, Domergue, Courbis, Girard) mais également co-entraîneur en cours de saison 2002-2003 (associé notamment à un certain… Ghislain Printant). En décembre 2013, il est l’entraîneur adjoint de Jean Fernandez lorsque ce dernier est démis de ses fonctions. Dans l’attente de la signature de Rolland Courbis, Baills est promu entraîneur par intérim pour… un week-end, qui se soldera par un résultat nul face à Toulouse (1-1). Courbis le conservera ensuite comme adjoint.

L'intérim altruiste

Déjà, Éric Hély avait détonné: en démissionnant, suite à un début de championnat catastrophique (six défaites et trois nuls en neuf journées), le technicien sochalien rompait avec les usages qui veulent qu’un entraîneur en difficulté attende fébrilement que le couperet finisse par tomber. Omar Daf, qui avait pris sa retraite sportive quelques mois plus tôt et avait intégré le staff technique dans la foulée, fut alors chargé de prendre les affaires en main, le temps de trouver un éventuel remplaçant. Sochaux signe immédiatement sa première victoire de la saison (2-0 face à Valenciennes) mais Daf s’empresse de faire savoir qu’il ne tient pas à rester en poste à tout prix... Finalement, Hervé Renard sera nommé quelques jours plus tard mais ne parviendra pas à sauver Sochaux de la relégation.